Aller à quelques milliers de kilomètres et siroter des jus de fruits frais dans un cadre exotique et par une après midi chaude et humide n’est plus l’apanage seulement de quelques élites. Le voyage s’est démocratisé, il permet une plus grande ouverture sur le monde, aller à la rencontre de l’autre, changer ses habitudes, découvrir de nouveaux lieux, admirer la nature si diverse à travers le monde. Le plaisir inégalé de se retrouver face à des paysages magnifiques revêt malheureusement et bien souvent un impact négatif sur l’environnement. Plusieurs initiatives se mettent en place à des échelles diverses : écotourisme, outdoors, tourisme fluvial, tourisme en vélo, tourisme durable, slow tourisme, etc.

Nous avons souhaité répondre à la problématique suivante : Comment comprendre notre impact et contribuer à le réduire ?

Dans cette étude de cas, nous allons vous démontrer qu’il est possible de quantifier son impact afin de mettre en place les mesures nécessaires à l’échelle d’une région touristique, dans notre cas il s’agit de Bali, une île indonésienne célèbre pour ses montagnes volcaniques boisées, ses rizières, ses plages et ses récifs coralliens.


Indicateurs clés : Open data

Satellites : Landsat 4,5,6,7 et 8
Base de données : Statistiques et
Rapports d’analyses : (office de tourisme Bali, Gouvernements d’Indonésie, Colliers International)

Résultats : cartographies, analyses, estimations

L’objectif est de permettre une approche inclusive dans la prise de décision.

Cartographie bali tourisme 2000
Zones à forte consommation d’eau et flux touristiques en 2015

Une consommation d’eau … multipliée par 5 !

S’exprimant lors du salon allemand ITB à Berlin, M. Stroma Cole, directeur de Equality in Tourism, souligne qu’une gestion durable de l’eau est un des facteurs essentiels pour le développement du tourisme dans les années à venir. Elle a également mentionné que Bali sera confrontée à un point critique en 2020 concernant l’offre et la demande en eau. Cette conclusion s’appuie sur les constatations de plusieurs organismes de surveillance, par exemple la Bali Hotel Association (BHA) et Howarth HTL, qui indiquent que l’utilisation quotidienne supposée de l’eau douce est de 183 litres, alors que pour un hôtel 2 étoiles, la consommation est de 1000 litres. Sachant que bon nombre d’hôtels sont au moins 2 étoiles à Bali, le ratio de consommation d’eau devrait être supérieur à 1 sur 5. La popularité de Bali en tant que destination de vacances a un impact considérable sur les réserves d’eau.

Garder l’esprit ouvert … grâce aux données ouvertes

Etape 1 : constituer un ensemble de données pour confirmer son hypothèse

Connaître les statistiques sur le nombre de voyageurs voyageant à destination de Bali et montrant leur fluctuation au cours de la dernière décennie. Les données ouvertes du gouvernement indonésien montre une augmentation continue du nombre de touristes passant de 2 millions à environ 11 millions de touristes en 2014. La région la plus visitée de Bali en 2014 était la région sud-ouest de Tabanan, qui représente environ 40% de tous les touristes.

D’après l’étude des données historiques, la région de Tabanan a toujours été le principal moteur du tourisme à Bali. Le taux de croissance annuel composé (CAGR) de cette région a augmenté de 24% au cours des 12 dernières années. Au contraire, la région de Jembrana à l’ouest a perdu de son élan au cours de la même période avec une diminution du nombre total de touristes. La carte suivante montre le poids relatif de chaque région dans la croissance constante du nombre de touristes.

Comme vous pouvez le constater, la région qui a connu une augmentation significative du nombre de touristes est la région située au sud et au centre de l’île. Les plages de sable de Kuta, le temple de Tanah Lot sont des attractions majeures de Bali. On peut penser qu’étant donné la petite taille de l’île, les touristes ont le choix de séjourner dans le nord ou le centre, par exemple, et de visiter ces régions lors de visites d’une journée. Cela signifierait que l’augmentation du nombre de zones résidentielles dans ces régions peut être raisonnable pour éviter d’imposer des contraintes importantes aux infrastructures, par exemple lors de la création d’hôtels. Tenter d’identifier les modèles de croissance des zones résidentielles est quelque chose que les données d’observation de la Terre par satellite produisent d’excellents résultats grâce à la couverture mondiale et à la diversité des capteurs.

Etape suivante : les données d’observation à la rescousse !