Réchauffement climatique, pollution, dégradation des sites culturels, déforestation … les effets du surtourisme sur l’environnement et les populations peuvent être dramatiques.


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MURMURATION fait partie des start-up qui ont rejoint le programme d’accélération de Climate-Kic France. Ce programme est destiné à toutes les start-up motivées et engagées à résoudre les problématiques liées aux changements climatiques. Grâce à Flockeo, nous souhaitons mettre en place une approche inclusive !

Le surtourisme, la surfréquentation des sites et la sous-fréquentation d’autres sites qui, pourtant, ont mis en place les infrastructures nécessaires sont critiques pour les professionnels du voyage qui voient leur “outil de travail” se détériorer ou à l’inverse méconnu. MURMURATION a développé une solution qui combine des études environnementales et une plateforme web, Flockeo, dans le but de proposer des indicateurs fiables pour gérer une destination touristique, la faire connaître et rendre visible le travail quotidien des pros du voyage qui s’engagent.


#1 Une menace pour le patrimoine culturel

Certains lieux ne sont pas adaptés pour recevoir un trop grand nombre voyageurs. À Venise, par exemple chaque année des millions de visiteurs pour quelques dizaine de milliers de vénitiens qui y vivent. L’Unesco a d’ailleurs inscrit la ville sur la liste des patrimoines mondiaux en péril. Ce fut le cas égalementpour la ville de Dubrovznik, en Croatie, l’été dernier.

#2 Surconsommation des ressources et production de déchets

Les besoins en eau, pour remplir les piscines dans les hôtels par exemple, et en énergie fossile, pour climatiser par exemple dans des pays où les ressources sont très limitées peut créer des problématiques majeures. Les pays de la Méditerranée sont les plus exposées car la plupart d’entre eux favorisent un tourisme de masse sans mettre en oeuvre les infrastructures nécessaires.

#3 Destruction des écosystèmes 

L’exemple le plus tristement célèbre est la fameuse plage Maya Bay du film « The Beach » avec Leonardo Di Caprio. Cette plage thaïlandaise a été fermée par les autorités thaïlandaises jusqu’en 2021 pour permettre aux récifs coralliens de se reformer et ainsi empêcher l’érosion de la baie. Les dommages sur l’écosystème naturel de cette baie sont tels qu’il a fallu interdire la plage aux bateaux à moteur et aux touristes.

#4 Pollution de l’air

La croissance du tourisme d’ici à 2050 aura pour effet de multiplier par 2 la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre. L’empreinte carbone du tourisme est générée par les transports mais également par la nécessité de produire tous ce dont les touristes ont besoin sur leu lieu de vacances. Les deux villes touristiques, Jakarta et Denpasar, à Bali sont parmi les villes les plus polluées au monde.

Alors que la grève mondiale contre le changement climatique a commencé depuis quelques jours à travers le monde, nous examinons à MURMURATION SAS l’impact croissant de deux problèmes de société cruciaux en termes de surtourisme – qu’on peut découvrir via l’étude de cas de BALI.

Le surtourisme est devenu une question cruciale pour le secteur du tourisme. Ajoutez à cela, les effets du changement climatique posent des problématiques d’envergure, causées par l’homme et qui agissent directement sur nos vies quotidiennes et sur l’avenir.

Les données satellites à la rescousse

À l’heure actuelle, nous proposons de contrer le défi du surtourisme grâce à l’utilisation des données satellites. Prenons l’exemple de l’Indonésie : Comment une étude de cas sur l’impact environnemental peut contribuer à faire évoluer le secteur touristique à Bali ?

Bali est une île indonésienne célèbre pour ses montagnes volcaniques boisées, ses rizières, ses plages et ses récifs coralliens. Malheureusement, celle-ci souffre d’un surtourisme en particulier au sud de l’île. Les constructions s’accélèrent au détriment de la nature et de la vie locale et les côtes touristiques très animées ne profitent pas tant que cela aux locaux en terme de développement économique.

Cartographie consommation d'eau liée au tourisme, 2015, ©Murmuration
Une consommation d’eau multipliée par 5 dans les zones très touristiques. Voir l’étude de cas

La carte ci-dessus permet de donner quelques pistes pour privilégier le tourisme durable, véritable vecteur d’amour et de paix entre les cultures.

La région de Munduk, un joyau de la nature

La petite ville de Munduk offre d’explorer la région intérieure de Bali. Les habitants de Munduk sont moins habitués à croiser des touristes mais il reste très enthousiaste à la rencontre et à échanger avec des étrangers. La nature autour de Munduk est magnifique et permet de belles échappées. De nombreux chemins de randonnées partent de Munduk et les collines environnantes deviennent très vite accessibles. Il y a de superbes balades à faire en forêt avec de belles cascades et des vues imprenables sur des terrasses de rizière à l’ouest de la ville. Des petits restaurants indonésiens appelés « warung », très simple et bon marché permettent aux indonésiens et aux touristes de profiter de la gastronomie locale. Le voyageur devient un acteur actif de son voyage en choisissant de se rendre là où sa présence va être source de rencontres et de partage. La carte ci-dessus permettrait d’éviter les erreurs faites par le passé et de proposer une gestion touristique durable en prenant en compte les besoins en eau, la mise en place des infrastructures nécessaires à l’hébergement mais aussi à la gestion des déchets et aux transports au bénéfice des riverains également.

Photo d'un singe, Bali, ©Pixabay

Le parc National West Bali : sauvegarder les forêts indonésiennes

L’Indonésie représente la troisième forêt tropicale du monde, encore plus menacée que l’Amazonie et régulièrement ravagée par les flammes. Chaque minute, c’est une surface équivalente à six terrains de football qui est déboisée selon le magazine Géo. Le parc national West Bali est un exemple de préservation : 160 espèces d’oiseaux ont été répertoriées dans le parc, dont le quasi éteint Bali Starling (Leucopsar rothschildi ), la seule espèce de vertébré endémique de Bali, l’icône de la faune de Bali. C’est d’ailleurs la raison principale pour laquelle ce parc national a été créé en 1941.
En 2001, on estimait qu’à peine six étourneaux auraient survécu dans la nature, tous dans ce parc. Depuis lors, les efforts de reproduction en captivité et de réintroduction se sont poursuivis à un rythme soutenu, mais les pressions du braconnage restent un problème majeur. Dans cette optique, un deuxième programme de réintroduction a été lancé dans les régions isolées de Nusa Penida, au large de la plage de Sanur, en 2004.

#1 Préserver les retombées économiques d’un secteur attractif

le tourisme représente plus de 10% du PIB mondial et 7% de l’ensemble des activités de commerce international. Avec 6,1 milliards de dollars de recettes, le tourisme est la troisième exportation mondiale après les produits chimiques et les carburants et se classe devant les produits automobiles.

Enfin , le tourisme est une aide au développement local lorsque celui-ci entraîne des améliorations en terme d’infrastructures, telles que les transports ( aéroports, routes, réseaux ferroviaires), l’aménagement du territoire en matière d’eau potable et d’énergie, les services médicaux, les réseaux de téléphonie mobile et la sécurité qui sont appréciés par les touristes et les habitants.

#2 Le tourisme durable crée des emplois à tous les niveaux

La croissance inclusive du secteur touristique influe sur d’autres secteurs. En effet, le tourisme dépend d’une large chaîne d’approvisionnement, qui comprend les prestataires de transport, les interprètes, l’hébergement, les producteurs agricoles, la restauration, l’énergie, l’approvisionnement en eau, la préservation des patrimoines culturels, les arts et les artisanats, la construction des bâtiments et leurs entretiens, la préservation de la biodiversité et de la faune sauvage. Grâce à cette approche inclusive, le tourisme peut bénéficier à un grand nombre de personnes.

De plus, l’enjeu est considérable pour les populations urbaines et rurales. D’ici 2050, la population urbaine augmentera pour atteindre 66%, soit six milliards de personnes, avec une croissance concentrée en Asie et en Afrique. De nombreuses villes continueront à fonder leur croissance économique sur le tourisme et son potentiel de création d’emplois, d’amélioration des infrastructures. Les communautés rurales quant à elles attirent des investissements pour promouvoir les régions rurales et leur permettre également de profiter des bénéfices du tourisme.

#3 Le tourisme durable permet de considérer les effets du changement climatique et la préservation de l’environnement

Le tourisme Vert est en forte augmentation. Non seulement il augmente la valeur de préservation de la Nature mais il permet surtout de générer des fonds utiles à sa conservation. Une enquête réalisée par UNWTO a constaté que le tourisme d’observation de la faune sauvage représente 80% du total des ventes de voyage annuel en Afrique, et cette part ne fait que croître. L’impact économique des activités liées à la nature et à la faune motive les populations locales a joué un rôle actif dans la conservation de la biodiversité et de prévenir du braconnage.

Les politiques de soutien à l’écotourisme, ou tourisme vert, permettent de recevoir des contributions financières pour la préservation de la biodiversité, des réservoirs d’eau et pour contribuer à réduire les émissions de CO2. Enfin, le tourisme est souvent un secteur innovateur en terme de consommation durable et de sensibilisation au changement climatique. Il y a de nombreux exemples de stations touristiques introduisant les énergies éolienne et solaire, l’agriculture biologique et la pêche durable.

#4 Le tourisme durable joue un rôle important dans la gestion des patrimoines culturels et la préservation de la diversité culturelle

Le tourisme culturel est un segment important du tourisme et les dépenses des visiteurs en billets d’entrée, guides et souvenirs contribuent au capital nécessaire à la protection de sites importants. Le programme d’UNWTO « Route de la soie », qui regroupe 33 états, en est un exemple remarquable.

Le patrimoine culturel immatériel, à travers la musique, les arts du spectacle et les traditions orales peut également être revitalisé ou protégé par le tourisme. Les communautés locales organisent ainsi des excursions culturelles dont le but est de partager la diversité culturelle, une richesse inestimable pour les voyageurs qui en ont conscience

#5 Les pays les plus ouverts au tourisme durable sont aussi les plus en paix

Le tourisme peut être un moyen efficace de faire participer les visiteurs à la philanthropie. Le tourisme social et solidaire permet de faire participer les visiteurs aux vies locales, de s’imprégner des cultures locales et de faire preuve d’empathie. Car les voyages permettent aussi de favoriser la création de liens familiaux, de réflexions sur soi-même, sur la Vie et sur l’Amour.

Le tourisme peut servir d’outil pour se relever après un conflit important. Le Rwanda est l’un des exemples les plus frappants. Devenu une des destinations au monde basée sur le tourisme Vert, la priorité donnée par le gouvernement rwandais au développement durable porte ses fruits. Le développement du tourisme durable a non seulement apporté de nouveaux modèles d’emploi inclusifs, il soutient la croissance et amélioration les infrastructures dans le pays, et contribue ainsi à la stabilisation post-conflit.

Pour en savoir plus:
– L’étude de la Banque Mondiale : 20 Reasons Sustainable Tourism Counts for Development
– Le programme de UNWTO « Route de la soie »
– Geo.fr, Rwanda : le nouvel eldorado touristique

MURMURATION SAS imagine des solutions pour le tourisme de demain.
Le terme « Murmuration » décrit le phénomène par lequel les étourneaux se rassemblent spontanément dans les airs pour faire face à un prédateur. Face à la croissance exponentielle du tourisme de masse et ses effets néfastes sur l’environnement, la démarche de MURMURATION SAS est similaire : créer un écosystème d’acteurs engagés du monde du tourisme afin de mieux mesurer la pression environnementale sur les destinations populaires et d’en limiter les impacts, dans un contexte de dérèglement climatique avéré. Il s’agit en somme de créer les conditions pour le développement d’un tourisme durable et raisonné !

Octobre 2018, Les philippines rouvrent Boracay, une île paradisiaque souillée auparavant par le tourisme de masse. Décembre 2018, la célèbre île thaïlandaise Koh Phi Phi manque d’eau à cause du nombre de touristes. Avril 2019, Dubrovnik tente de juguler un trop plein de touristes. Juin 2019, les décès sur les pentes de l’Everest augmentent à cause du surtourisme… La liste des exemples qui démontrent les effets du tourisme de masse est malheureusement encore très longue.

Sur-fréquentation ? Mauvaise gestion touristique ? Il vaut mieux en tout cas prévenir que guérir. Car si le tourisme est responsable de 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (d’après l’étude Allenvi 2019), il est aussi un catalyseur socioéconomique et un facteur de préservation de l’environnement grâce au développement de nouvelles tendances telles que le tourisme durable. Une solution pour gérer durablement des lieux propices au tourisme : les données satellites

Lire le communiqué de presse

La commission e-tourisme de La Melee Numérique a organisé à Toulouse, un afterwork le mardi 4 juin 2019 sur le thème « Comment répondre aux attentes des voyageurs de 2030 ? ». Une très belle photo de Henrique Ferreira pour illustrer les propos qui se sont tenus hier soir durant la table ronde e-tourisme organisé à Toulouse.

Le profil du voyageur est de plus en plus insaisissable pour la simple et bonne raison qu’il n’y a pas de profil type. Pourtant, Certaines grandes tendances méritent d’être citées. Benoit Auvray , Responsable Etudes & Développement à l’Agence d’Attractivité de Toulouse Métropole nous décrit le voyageur de 2030 comme un découvreur, curieux d’apprendre sur les régions qu’il visite. Sensible à l’instant présent, il va là où l’information se trouve, le plus rapidement possible et sans intermédiation. Il est individualiste dans la mesure où il recherche une expérience unique de voyage. Enfin, le tourisme durable est un critère de plus en plus important. Soucieux de son impact environnemental et sur les populations locales, il souhaite privilégier des circuits touristiques dans ce sens.

Le digital est un outil indispensable et peut répondre à bien des problématiques auxquelles les voyageurs font face. Thibault Descombes, fondateur et CEO de la start-up Flybot nous prouve qu’avec une utilisation judicieuse des technologies numériques, il est possible de répondre aux défis de demain. L’activité conversationnelle générée par les chatbots est un atout indéniable dans le secteur du tourisme. Plus qu’un comparateur de vol, Flybot se meut également en conseiller virtuel pour aider le voyageur à trouver l’information clé.

Pierrick Lepertel de la Direction Développement Extra Aéronautique à l’aéroport de Toulouse-Blagnac nous invite à revoir également nos modes de fonctionnement pour être plus agile. L’agilité n’est pas seulement une compétence technique mais une culture du changement qui permettra aux organisations publiques et privés, dans le secteur du tourisme entre autres, à élaborer des stratégies d’adaptation aux logiques des usagers. Ces derniers sont de plus en plus autonomes dans leurs processus de décision et d’achats et accordent une grande importance aux recommandations des autres voyageurs.

Enfin, Emmanuel Hilaire, Directeur de l’Hôtel Albert 1er à Toulouse nous apporte un témoignage éclairant sur la façon dont aujourd’hui les hôtels indépendants se remettent en question face à la désintermédiation des grandes plateformes collaboratives comme Airbnb, Booking, etc. « Le contact humain fait partie du voyage ». Etre un bon hôtelier, ce n’est pas seulement proposer un hébergement, c’est également conseiller en séjour ses visiteurs et leur proposer une expérience authentique d’hospitalité.

« 70% des touristes à travers le monde ne visitent que 10% des destinations mondiales« , c’est l’un des chiffres que nous retiendrons durant cette table ronde. Alors que certaines zones souffrent du sur-tourisme, d’autres sont complètement boudés par les touristes. Il est certain que le tourisme se réinvente et laisse place à une approche plus inclusive qui permet de gérer les flux touristiques sans avoir à mettre en place des contraintes. Pourtant, certains pays se voient obligés de mettre en place des quotas de visites, voir de faire payer l’entrée à une ville comme le démontre l’exemple du surtourisme à Venise. Le sur-tourisme est une réalité pourtant il existe plusieurs moyens de contrer ses effets pervers et de permettre au secteur touristique de se développer durablement.